Culture et Histoire des Motorcycle Club de Bikers RL

Les Motorcycle Clubs 1%

Hell's Angels, Bandidos, Outlaws, Mongols, Warlocks... Autant de noms qui renvoient une image bien ancrée dans l'esprit de chacun lorsqu'on évoque les bandes de motads organisées et... criminalisées.

Les plus anciens de ces Motorcycle Clubs ( MC ) trouvent leurs origines dans l'immédiat après guerre. De retour au pays, de nombreux jeunes soldats ayant participé à la libération de l'Europe se trouvent désoeuvrés. En leur absence, la société et l'économie américaine ont bien changés. D'anciens frères d'armes se retrouvent alors. Leurs faibles revenus les font se tourner vers la moto plutôt que vers l'automobile. En manque d'adrénaline ;  ces jeunes ont été membres d'équipage de bombardiers, parachutistes, rangers... Ils sillonent les Etats-Unis en quête de courses régionales ou de fêtes locales. veillent à leur application. Leurs noms eux-même sont souvent dérivés des noms d'escadrilles américaines de la seconde guerre mondiale, comme c'est le cas pour les Hell's Angels.



Ils conservent une organisation quasi militaires où les ordres du président ne sont pas sujets à controverse, les officiers du club veillent à leur application. Leur mode de vie s'inscrit mal dans la vision conservatrice de l'Amérique d'alors. Ils se trouvent rapidement marginalisés.

Leur réputation reçoit un sérieux coup médiatique à l'occasion d'une course organisée dans la petite ville d'Hollister en 1947. 4000 à 5000 motards y débarquent à la surprise des organisateurs. La police est rapidement débordée et ne parvient plus à gérer la situation. Les bikers, en marge de la compétition officielle, s'adonnent à des concours de sprint sur la rue principale, improvisent des concours de burn-out, rentrent dans les bars en moto... La ville est jonchée de débris de verre, des bagarres éclatent, bon nombre de bikers sont emmenés à l'hôpital pour comas éthyliques ou blessures reçues dans des bagarres entre clubs. La presse relate les évènements en titrant « Ravage à Hollister ». C'est du moins ce que relaie la presse. Il semblerait que la portée des événements aie été exagérée que les clichés repris dans les magazines ne soient que des fakes sensationnalistes mis en scène par des journalistes peu scrupuleux.




Il n'en faut pas plus pour que la très officielle AMA (American Motorcycle Association)  se fende d'un communiqué dans lequel elle précise que les évènements d'Hollister sont le fait d'une minorité non représentative du monde des motards. Elle indique d'ailleurs que 99% des motards sont des citoyens civilisés et respectueux des lois. En réaction certains clubs présents à Hollister choisissent d'arborer un badge portant l'inscription 1%. Ils assument leur différence et leur rébellion face à une société qui ne veut plus d'eux. Les bikers hors-la-loi sont nés...

Les années '70 vont voir l'éclosion d'un malaise profond dans la jeunesse américaine qui souhaite mettre à bas les codes conservateurs de leurs aînés. A grands renforts de psychotropes et de musique rock et psychédélique, ils cherchent une autre Amérique. Les bikers, déjà marginalisés et toujours en rébellion, les rejoignent.



Ils consomment les même drogues, écoutent la même musique. Ils vont cependant rapidement s'écarter du mouvement hippie, les bikers se montrant souvent patriotes et enclins à la baston. Ils font d'ailleurs parler d'eux lorsque engagés par les Rolling Stones pour assurer la sécurité lors de leur concert de 1969 à Altamont, un spectateur qui avait pointé une arme vers le groupe est désarmé et poignardé par un membre des Hell's. Il n'en fallait pas plus pour asseoir la réputation des bikers et tout particulièrement celle des Hell's Angels.

Ayant touché au LSD et à la Marijuana pendant les seventies, les bikers comprennent rapidement qu'il peut s'agir là d'un moyen d'assurer une survie financière à leurs clubs. Les clubs les plus radicaux n'hésitent pas à se criminaliser et de proche en proche tentent de contrôler d'autres activités criminelles, allant du trafic d'arme au racket des commerçants en passant par le trafic de drogue. Rapidement, ces MC s'internationalisent en prennent le wagon de la mondialisation pour leurs activités souterraines. Des chapitres (succursales des maison mères) sont créés à travers les Etats-Unis et finissent par essaimer sur d'autres continents. Les plus célèbres des MC peuvent également compter sur le soutien de clubs de moindre renommée, les Support MC, qui n'hésitent pas à prêter main forte au clubs 1% qu'ils soutiennent. La dissémination des clubs va entraîner des luttes territoriales entre MC. Ces luttes pouvant aller jusqu'à l'homicide pour s'assurer le contrôle des trafics d'une ville.

Leur mode de vie a peu évolué. Les bikers 1% restent rebelles à toute autorité et n'hésitent pas à le faire savoir en adoptant des comportements, assumés,  en marge de la loi (refus du port du casque, motos customisées enfreignant les normes en vigueur...).  


Les bikers se montrent également exclusifs quant à leurs montures. Même si dans l'immédiat après-guerre bon nombre d'entre-eux ont piloté des motos anglaises, ils se sont rapidement retranchés vers les motos américaines, patriotisme d'anciens soldats oblige, en chevauchant des Harley Davidson et des Indian. A l'heure actuelle, ils se montrent un peu plus ouvert mais restent cependant très critiques, voire dénigrants, en ce qui concerne les motos japonaises dont ils considèrent les customs comme de pâles copies des V-Twins américains.

Un article du Département de Recherche sur les Menaces Criminelles Contemporaines (Institut de criminologie de Paris II) assez détaillé sur les activités des MC criminalisés :

http://www.drmcc.org/IMG/pdf/41b3a2c9b87fe.pdf

La fille d'un 1%er membre du chapitre de Detroit des Outlaws MC dans les années '60 a rendu publics les albums photo de son père :

http://www.viddler.com/v/15577a7a

Un ouvrage à lire :

http://laccoudoir.com/essais-documents/hells-angels-hunter-thompson-1080/